Sophie Chanel a pour pmission de définir un nouveau périmètre du projet de parc d’ici la fin de l’année (Photo: Philippe Maeder)

Le refus de la Municipalité de Froideville d’accueillir le Parc naturel périurbain du Jorat sur son territoire a mis un coup de frein au projet l’automne passé. À neuf mois du délai fixé par la Confédération pour soumettre quelques choses aux organes législatifs des communes partenaires, la cheffe de projet, Sophie Chanel, fait le point.

Où en est le projet à ce jour? Nous travaillons sur une seconde variante, avec une zone centrale uniquement située sur les communes de Lausanne et de Jorat-Menthue. La zone de transition toucherait, quant à elle, les communes de Montpreveyres et de Corcelles-le-Jorat.

Le projet est donc considérablement réduit. Pourquoi persévérer? Parce que nous sommes engagés dans un processus cadré par une législation fédérale qui nous donne jusqu’à la fin de 2019 pour présenter quelque chose avec les partenaires qui en ont envie.

Le périmètre du parc est-il votre seul sujet d’occupation? Non. Nous poursuivons notamment la sensibilisation des publics aux valeurs naturelles et patrimoniales du massif forestier. Notre programme d’animations 2019, qui comporte une bonne vingtaine de propositions, vient d’ailleurs de sortir de presse et d’être mis en ligne sur notre site internet.

Vous étiez lundi passé devant le Conseil communal de Jorat-Menthue. Pourquoi Nous avons présenté notre projet de plan de gestion 2021-2024, le document qui cadrera les activités du parc durant ces années. S’il se concrétise, évidemment.

Quels en sont les grands chapitres? Le premier concerne l’augmentation de la biodiversité, via la création d’une zone centrale et d’une zone de transition.

Quelle est la différence entre ces deux zones? Dans la zone centrale, la nature sera en libre évolution. Pour diminuer la pression humaine, l’accès n’y sera possible que sur les chemins balisés. Dans la zone de transition, une sylviculture proche de la nature sera pratiquée, comme actuellement. Et les usages seront possibles dans le respect de la loi forestière.

Quels sont les autres chapitres? Il y a celui lié à la qualité de vie qu’offre le massif pour la région, via des propositions de découverte des patrimoines naturels et culturels d’une part et la création d’infrastructures d’accueil d’autre part. Nous avons identifié trois sites possibles pour ces derniers: à Villars-Tiercelin, à l’abbaye de Montheron et au Chalet-à-Gobet. Réunis autour d’une signalétique et d’une base d’information communes, des thématiques spécifiques y seraient développées. Dans l’ordre: les mystères de la forêt, l’histoire et la culture et, enfin, le sport et la gastronomie. Ce dernier thème permet par exemple d’imaginer l’installation d’un self-service de produits du terroir sur la route de Berne, où passent chaque jour des centaines de pendulaires.

L’avenir de la filière du bois est aussi un sujet qui préoccupe les gens… Effectivement. C’est pourquoi le plan de gestion comporte un chapitre destiné à valoriser cette filière à l’échelon local, en collaboration avec les forestiers.

N’est-ce pas contradictoire avec la vocation du parc? Non. Le parc naturel permettra de valoriser la relation vivante des hommes avec leur environnement forestier, qui est marquée historiquement par la production de bois. La forêt a différentes fonctions: production de bois, préservation de la biodiversité, loisirs et protection contre les dangers naturels. Le parc serait une vitrine de la forêt dans sa globalité et un laboratoire de sciences appliquées au service de sa gestion durable.

Avez-vous chiffré ces projets? Oui. L’enveloppe serait de 3 millions de francs pour cette durée de quatre ans. Un tiers serait consacré à l’augmentation de la biodiversité et aux recherches scientifiques. Le solde est prévu pour le développement de projets visant à renforcer la qualité de vie dans la région, à soutenir une économie durable, à la communication et à la gestion du parc naturel.

Et qui financerait tout ça? La moitié du montant serait prise en charge par la Confédération dans le cadre de sa politique des parcs. Un quart proviendrait des recettes du parc, de soutiens de fondations et de privés, ainsi que du Canton. Il resterait donc un dernier quart – de l’ordre de 190’000 fr. par an – à charge des communes membres de l’association du parc naturel.

Quelles sont les prochaines échéances? Les Conseils de Montpreveyres et de Corcelles-le-Jorat vont se prononcer prochainement sur la présence d’une partie de la zone de transition sur leur territoire communal respectif. S’ils l’acceptent, nous pourrons présenter un nouveau projet de périmètre.

Et s’ils refusent? Nous devrons à nouveau discuter avec les partenaires restants pour repositionner le périmètre du parc naturel.

Enfin, est-il prévu que les populations puissent se prononcer un jour sur le projet La procédure légale réserve la décision aux Législatifs communaux. Mais les citoyens pourraient être amenés à se prononcer dans chaque commune où aboutirait un référendum communal.

Sylvain Müller

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