Les explications fournies par les promoteurs du projet de Parc naturel périurbain devant le Conseil général de Montpreveyres n’ont pas convaincu les élus de s’engager dans le projet. (photo: Sylvain Müller)

La décision était crainte ou attendue, c’est selon. Mais jeudi soir, le Conseil général de Montpreveyres a effectivement affiché son rejet du projet de Parc naturel périurbain du Jorat (PNJ) à une nette majorité: 75%. Le vote, consultatif, avait été lancé par la Municipalité, elle-même invitée par les promoteurs à exprimer son avis.

«Nous pouvons donc désormais nous appuyer sur une position claire. Nous communiquerons aux promoteurs que nous nous opposons à toute présence du parc sur notre territoire», s’est engagé le syndic Jacques Chappuis. Avant d’ajouter que la Municipalité annoncera aussi la démission de la Commune de l’association Jorat, une terre à vivre au quotidien (Jutavaq), qui mène le projet. Malgré les demandes formulées dans la salle, à aucun moment l’Exécutif n’a évoqué sa propre position par rapport au projet de parc.

Cette décision survient deux semaines et demie après celle du Conseil communal de Corcelles-le-Jorat, qui s’était lui aussi opposé à la présence de la zone de transition du parc sur son territoire («24 heures» du 1er mai). Le vote des Rossignolets de Montpreveyres ne change donc pas grand-chose au fond, puisque leurs voisins avaient déjà interrompu le couloir forestier qui aurait pu relier deux zones centrales situées sur les communes de Lausanne et de Jorat-Menthue.

Par ce vote, le conseil a de facto aussi retiré du projet des parcelles forestières appartenant au Canton et à la Ville de Lausanne, mais situées sur son territoire. Les perspectives de voir certaines libertés individuelles être réduites et de devoir endosser des coûts ont été les principales craintes exprimées.

Par contre, comme à Froideville et à Corcelles-le-Jorat – les deux autres Communes s’étant d’une manière ou d’une autre déclarées défavorables au projet -, des personnes se demandaient dans les discussions d’après-séance s’il ne serait pas possible de quand même se regrouper pour suivre les autres buts de l’association Jutavaq. À savoir la protection de la nature, la promotion des produits locaux et de la filière bois ou l’éducation et la sensibilisation de la population. «Mais sans parc et sans Lausanne!» a précisé un conseiller. Et donc sans les fonds mis à disposition par le Canton et la Confédération en cas d’aboutissement du projet.

Sylvain Müller

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