Histoire et patrimoine

Le Jorat est marqué par les liens historiques des Hommes au massif forestier du Jorat. Le paysage forestier, avec ses clairières agricoles, ses différents modes de gestion forestière, son patrimoine historique, son patrimoine immatériel, est le fruit d’une longue relation des habitants au massif forestier. La clairière des Saugealles a par exemple été défrichée par les moines cisterciens au XIIe siècle déjà.

La région connait déjà une fréquentation depuis les Romains, mais c’est le Moyen Âge, à travers l’Évêque de Lausanne, qui va donner la configuration du paysage que l’on connaît aujourd’hui. Le XIIe siècle verra l’arrivée des moines qui vont petit à petit exploiter les richesses forestières et défricher pour libérer des espaces pour l’agriculture. Si on retrouve peu de vestiges des constructions monastiques, les villages construits par les familles arrivées dans la région pour aider les moines cisterciens dans leurs travaux, ainsi que les caractéristiques dominantes d’un paysage issu d’une relation de l’Homme avec la terre et la forêt sont bien présents.

La borne des Trois Jorats

Avec l’arrivée des Bernois et de la Réforme de 1536 qu’ils imposèrent, toute vie religieuse dans le Jorat fut condamnée. Les biens de l’Évêque passèrent dans les mains de la Ville de Lausanne. Par la suite, le partage des bois du Jorat entre diverses juridictions exigea des campagnes d’abornement. L’une de ces bornes, la « Borne des Trois Jorats », fut mise en place en 1700. Actuellement, cette borne marque la limite de trois communes (Lausanne, Montpreveyres et Froideville) et de trois districts (Lausanne, Lavaux-Oron et Gros-de-Vaud).

L’Abbaye de Montheron

L’Abbaye cistercienne de Montheron consacrée au XIIe siècle a marqué l’histoire du massif forestier joratois. Ses moines en ont en effet défriché une partie importante. Des fouilles archéologiques ont révélé une abbaye bâtie selon le plan-type bernardin, à un détail près d’importance rare. Des vestiges de la salle capitulaire, de la sacristie et de l’armarium sont aménagés en site archéologique visitable. Actuellement, le site comprend les vestiges, un temple réformé et une auberge.

Voir les activités de l’Association des Amis de l’Abbaye de Montheron

Les brigands du Jorat

Centre opérationnel de beaucoup de brigands, Le Jorat apparaît donc également à ce titre à l’inventaire des traditions vivantes du canton de Vaud. D’après leur renommée, ils sembleraient avoir sévi pendant tout le Moyen Âge et jusqu’au XVIIIe siècle, en agissant principalement en bandes organisées dont les actes consistaient notamment à dévaliser et à voler les voyageurs traversant la forêt. Dans une épreuve de force, les autorités bernoises capturèrent vingt-cinq brigands entre la mi-octobre et la fin décembre 1702 et les pendirent à Vidy où leurs corps restèrent exposés jusqu’en juillet 1703.

En 1971, la Nouvelle Compagnie des Brigands fut créée, non pas dans le but de ressusciter les sinistres brigands, mais promettant de ne commettre aucun crime, elle a pour but de veiller à sauvegarder la beauté des terres et des forêts joratoises, ainsi que des coutumes villageoises. A l’occasion, les Brigands du Jorat sortent du bois pour attaquer un conseiller d’Etat, une conseillère fédérale ou tout autre personnage en vue. Après avoir été ceinturée et ligotée, la victime doit boire l’Eau de feu, avant d’être libérée vivante contre une rançon en liquide.