Libre évolution et dynamique naturelle

La zone centrale du futur Parc naturel du Jorat est un territoire qui permet de préserver le patrimoine naturel existant tout en créant des conditions favorables à l’évolution de la biodiversité : augmentation du nombre d’habitats, de la tranquillité et des ressources alimentaires. Cette biodiversité, sur le déclin dans les forêts de plaine, comprend notamment les espèces dépendantes de la présence de vieux bois ou de bois mort. Ces espèces, dites saproxyliques, représentent environ 25% du total de la faune et de la flore forestières. Elles sont indispensables au cycle naturel de la forêt.

Traditionnellement cultivés pour leur production de bois,  les arbres exploités (épicéa, hêtre, sapin blanc, etc.) du Jorat ont aujourd’hui leur cycle de vie interrompu après environ 120-150 ans de croissance. Dans le futur coeur de nature du Parc naturel du Jorat, le cycle de vie de la forêt pourra se faire sans intervention humaine, créant ainsi les conditions des milieux de vie des espèces saproxyliques. Parmi celles-ci, on retrouve bon nombre de champignons, lichens et insectes utilisant le bois mort comme ressource alimentaire (décomposeurs) ou comme habitat. D’autres encore profitent du bois plus tendre des vieux arbres pour y creuser des loges, comme les pics. Ces cavités seront ensuite utilisées par d’autre espèces d’oiseaux (sittelles, mésanges, rapaces nocturnes), d’invertébrés et de mammifères (papillons, mouches, chauves-souris, loirs, martres, etc.).

Enfin, une récente étude de l’Université de Zurich (Oehri et al., 2017) montre également que les zones forestières à forte biodiversité et à forte biomasse atténuent localement les effets du changement climatique en diminuant l’assèchement des milieux.

Forêt naturelle & forêt exploitée

L’une des différences majeures entre une forêt exploitée et une forêt naturelle est la quantité de bois mort. Dans les forêts exploitées, la plupart des arbres sont abattus avant leur mort naturelle. Cela nuit aux espèces saproxyliques, dont une partie participe au recyclage de la matière organique. Les données scientifiques, dont nous disposons aujourd’hui, montrent que le nombre d’espèces rares dépendant du bois mort augmente considérablement dans les réserves forestières naturelles.

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