La cheffe de projet du futur Parc naturel périurbain du Jorat apprécie l’aspect pluridisciplinaire et humain de sa mission, en lien étroit avec la forêt.

Un pied en ville, un autre à la campagne, cette ethnologue est actuellement en mission dans le Jorat, en contact étroit avec les milieux forestiers.

Un parc naturel périurbain est en gestation dans la plus grande forêt d’un seul tenant du Plateau suisse, le Jorat vaudois. Sophie Chanel est cheffe de ce projet qui doit aboutir en 2019. Vaste périmètre, grande association, petite équipe opérationnelle: dans la classe transformée en bureau de Villars-Tiercelin (VD), Sophie Chanel, ethnologue, est entourée par Maxime Rebord, responsable des animations, et d’un ou d’une stagiaire, poste occupé pour l’instant par Mélanie Annen, biologiste.

«L’association Jorat, une terre à vivre au quotidien a privilégié la solution d’une équipe restreinte; nous faisons appel à des spécialistes, urbanistes, forestiers, biologistes, etc., pour les questions relevant de leurs compétences», explique Sophie Chanel.

Fille de charpentier, elle a déjà fait ses armes chez Prométerre, l’association vaudoise de promotion des métiers de la terre. Une ethnologue à la tête d’un projet de parc naturel semble surprenant. Au moins pour le profane. En réalité, au-delà de ses dimensions environnementales et techniques, un parc est avant tout un projet pour la population. «Sa réalisation implique de multiples acteurs, dont la participation doit être coordonnée. L’objectif est aussi d’offrir de la visibilité au projet. Les animations proposées par Jorat, une terre à vivre au quotidien y pourvoient déjà.»

Le cœur du parc s’étendra sur 400 à 500 hectares de forêt (l’équivalent d’un carré d’environ 2 km de côtés) et de sites naturels aux alentours de la route des Paysans; le tracé du périmètre définitif est en cours. Le projet concerne 13 communes politiques et quatre triages ou groupements forestiers sur trois arrondissements. Le parc inclura principalement des zones forestières qui seront placées en réserve intégrale. Des représentants du secteur forestier siègent dans chacune des commissions en place.

Protéger et accueillir L’ethnologue évolue en terrain d’autant plus familier qu’à la mission de protection du parc s’ajoutera une fonction d’accueil et d’information de haute importance. Le Parc naturel périurbain du Jorat jouxtera l’agglomération lausannoise que les prévisions voient accueillir 80 000 habitants supplémentaires jusqu’en 2030. Ses alentours reçoivent 1,5 million de visiteurs par an qu’il s’agit de canaliser, au moins un peu, et d’informer. «Pas question d’interdire l’accès au parc, assure Sophie Chanel. Mais il y aura des points d’accueil et d’information pour accueillir le visiteur local ou d’ailleurs. Les patrimoines naturels et culturels seront valorisés et les enjeux environnementaux de cet espace forestier vulgarisés.»

Moins de récolte, plus de prestations La mise en réserve des forêts entraînera une diminution de la récolte de bois mais le parc offrira d’autres possibilités de travaux sylvicoles aux équipes forestières. «Et une vitrine pour mettre en évidence les méthodes d’exploitation particulièrement respectueuses de la forêt et de l’environnement qui prévalent en Suisse”, termine Sophie Chanel.

Alain Douard

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