La consultation des usagers a incité les promoteurs à réétudier l’impact et la nécessité de fermer des chemins.

Ceux qui voyaient dans les soirées participatives du projet de Parc naturel périurbain du Jorat une démarche alibi en seront pour leurs frais. Suite à la consultation de différents groupes d’utilisateurs au début de l’été , l’équipe dirigeante a en effet pris un virage à 180 degrés sur un point sensible: elle a décidé de renoncer à toute fermeture de chemin, même dans la future zone centrale, qui s’étendrait sur une superficie de 4,4 km2.

«Lors de la soirée de juillet, plusieurs usagers nous ont fait part de leur crainte de voir apparaître des problèmes de cohabitation si on restreignait le nombre de chemins, explique la cheffe de projet, Sophie Chanel. Comme les usagers sont satisfaits de la situation actuelle, nous avons repris le sujet, notamment avec le Canton, et sommes arrivés au constat suivant: le but premier de la zone centrale est de favoriser la biodiversité, et en particulier celle liée à la présence de bois mort. Or, le réseau de chemins existants n’a que peu d’impact sur les espèces concernées, pour autant que les usagers y restent. Concrètement, seule la grande faune peut être dérangée par le va-et-vient sur les chemins, mais cela ne concerne qu’une dizaine d’espèces. «Et parmi elles, certaines, comme le cerf ou le sanglier, posent plutôt des problèmes à cause de leur prolifération en ce moment», rappelle Sophie Chanel.

Décision a donc été prise de poursuivre le projet sans prévoir de fermeture de chemins, mais plutôt en envisageant la renaturation de certains d’entre eux en enlevant le revêtement goudronné. Un revirement à propos duquel on peut se demander au passage si, en étant effectué plus tôt, il n’aurait pas influencé l’acceptation du projet dans les villages initialement concernés. Mais cela est une autre histoire.

La conséquence directe et actuelle est que la charte du Parc naturel du Jorat, le document fondateur du parc, a pu être bouclée. Elle vient d’être envoyée en préconsultation à la Confédération, au Canton et à la Ville de Lausanne. Car – faut-il le rappeler? – après le rejet du projet de parc par plusieurs communes, ce dernier est désormais entièrement prévu sur le territoire de la capitale vaudoise. À l’issue de la période de préconsultation, la charte sera présentée à la Municipalité, puis au Conseil communal de la Ville de Lausanne, normalement à la fin de cette année ou au début de la prochaine.

Sylvain Müller

Lien vers l’article original