Monitoring - espèces et milieux

Des nouvelles connaissances sont acquises sur le territoire, en développant des collaborations et des projets de recherche avec les centres de compétences sur les thèmes de la forêt, la faune, la flore et le paysage.

© Raphaël Dupertuis

Monitorings scientifiques

Objectifs

Documenter l'évolution des structures forestières (essences, diamètres des arbres, quantité de bois mort, etc.) entre l’aire protégée et la zone de transition du Parc naturel du Jorat.

Description du projet

L’objectif de ce suivi est de documenter l'évolution des structures forestières grâce aux indicateurs de l’Inventaire forestier national (IFN) comprenant notamment volume et qualité du bois mort, dendromicrohabitats, composition en essences.

Des placettes sont distribuées dans l’ensemble du Parc naturel. Cette stratification permet de comparer l’évolution de la structure forestière entre les deux zones.

Ce suivi permettra de mettre en évidence :

  • Dans l’aire protégée : les changements induits par la non-exploitation ;
  • En zone de transition : si les objectifs sont atteints en termes de pratique d’une sylviculture proche de la nature.

Aussi, les relevés effectués par l’IFN sur le Plateau suisse seront une base de comparaison entre les deux zones du Parc naturel et le reste du massif forestier joratois. 

Principaux résultats

Il y a un faible volume de bois mort dans le périmètre du Parc naturel, 15.3 m3/ha dans la zone centrale et de 10.6 m3/ha dans la zone de transition. 25 essences d’arbres ont été recensées dans le périmètre du Parc naturel, avec l’épicéa et le sapin blanc qui dominent, témoignant de la gestion forestière intensive pratiquée par le passé. Cette dernière se fait également ressentir au niveau des diamètres des arbres. En effet, 75% des arbres ayant un diamètre de plus de 36 cm sont des conifères.

Période de relevé

2022, tous les 10 ans

Partenaire

  • Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL)
  • Inspection cantonale des forêts (DGE-FORET)

Objectifs

Documenter l'évolution des communautés saproxyliques dans une forêt en libre évolution, dans l’aire protégée par rapport à la zone de transition.

Description du projet

Tributaires du vieux bois et du bois mort (volume et qualité), les communautés saproxyliques, dont les coléoptères et les champignons, sont de bons indicateurs de l’évolution du milieu forestier. Leur suivi permet de documenter leur évolution et de la comparer entre une forêt en libre évolution et une forêt toujours exploitée, mais de manière plus proche de la nature.

Comme le massif forestier du Jorat est hétérogène, la distribution des placettes prendra en compte une double stratification : composition en essence et volume de bois mort. Nous pourrons donc suivre l’évolution des communautés par rapport à ces deux paramètres.

Principaux résultats

Les résultats préliminaires des relevés effectués en 2022 ont montré que près de 22'000 individus, appartenant à 317 espèces de coléoptères saproxyliques, ont été déterminés. La zone centrale et la zone de transition possède le même nombre approximatif d’espèces à ce stade. En ce qui concerne les champignons du bois mort, 314 espèces ont été identifiées, dont 28 sont sur la liste rouge. Il y a de nouveau peu de différence en terme de nombre d’espèces entre les deux zones du Parc naturel. Ces résultats sont à nuancer à ce stade, car il faudra attendre les analyses des relevés de 2023 pour avoir des résultats finaux et dresser les premières conclusions pour ces communautés.

Période de relevé

2022-2023, tous les 10 ans

Partenaires

  • Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL)
  • Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL)
  • Université des sciences appliquée de Zürich (ZHAW)
  • Inspection cantonale des forêts (DGE-FORET)
© Raphaël Dupertuis

Objectifs

Documenter l'évolution des populations d'amphibiens en zone de transition afin d’attester de l’état de l’habitat et documenter l’évolution des populations dans un contexte de libre évolution.

Description du projet

Les amphibiens, comme d’autres groupes taxonomiques, sont dépendants des milieux humides. Ces derniers ne sont plus entretenus dans l’aire protégée du Parc naturel du Jorat mais sont renforcés en zone de transition. De ce fait, il est important de suivre les populations de l’entier du Parc naturel afin de documenter leur évolution.

Principaux résultats

Les espèces les plus communes observées sont la grenouille rousse, le crapaud commun, le triton alpestre et le complexe des grenouilles vertes.

La richesse spécifique moyenne des plans d’eau de la zone centrale du Parc naturel (2.8 espèces/plan d’eau en moyenne) est à la fois légèrement plus élevée que celle des plans d’eau de la zone de transition (2.25 espèces/plan d’eau en moyenne) et que celle des plans d’eau forestiers du Canton de Vaud situés entre 700 et 1'000 m d’altitude recensés en 2020 (2.66 espèces/plan d’eau en moyenne).

Période de relevé

Printemps 2021 et 2022, tous les 4 ans

Partenaire

Equipe du Parc naturel du Jorat

Objectifs

Documenter l'évolution des populations d'odonates en zone de transition afin d’attester de l’état de l’habitat et documenter l’évolution des populations dans un contexte de libre évolution.

Description du projet

Les odonates, comme d’autres groupes taxonomiques, sont dépendants des milieux humides. Ces derniers ne sont plus entretenus dans l’aire protégée du Parc naturel du Jorat mais sont renforcés en zone de transition. De ce fait, il est important de suivre les populations dans l’entier du Parc naturel afin de documenter leur évolution.

Principaux résultats

Quelque 28 espèces ont été observées en 2021 et 2022 sur les mares et étangs du Parc naturel. 17 espèces d’odonates ont été observées dans l’aire protégée lors de l’inventaire 2022.

Les deux espèces emblématiques sont Cordulegaster boltonii et surtout Cordulegaster bidentata.

Période de relevé

Printemps et été 2021-2022, tous les 4 ans

Partenaire

Mandat

© Alain Maibach

Objectifs

Documenter l'évolution de la flore aquatique en zone de transition afin d’attester de l’état de l’habitat et documenter l’évolution des populations dans un contexte de libre évolution.

Description du projet

La flore aquatique, comme d’autres groupes taxonomiques, est dépendante des milieux humides. Ces derniers ne sont plus entretenus dans l’aire protégée du Parc naturel du Jorat mais sont renforcés en zone de transition. De ce fait, il est important de suivre les espèces présentes dans l’entier du Parc naturel afin de documenter leur évolution.

Principaux résultats

La situation est stable et des mesures d’entretien proposées pour les plans d’eau de la zone de transition.

Période de relevé

Printemps et été 2021-2022, tous les 4 à 8 ans selon la valeur biologique des mares

Partenaire

Mandat

Objectifs

Documenter l'influence de la réserve forestière naturelle sur la flore du sous-bois, héliophile et peu étudiée.

Description du projet

La structure forestière va se modifier avec la mise en réserve de l’aire protégée. Cela a pour conséquence de modifier certains paramètres tels la lumière, le sol, etc. Ces changements auront des impacts (positifs et/ou négatifs) sur la flore du sous-bois, peu étudiée. Il est donc intéressant de suivre l’évolution de cette flore en lien avec les changements de la structure forestière.

Principaux résultats

Résultats à venir

Période de relevé

Eté 2022-2024, tous les 10 ans

Partenaires

  • Université de Lausanne
  • Mandat
Yann Laubscher

Objectifs

Documenter les processus naturels opérant au sein de l’aire protégée, de manière visuelle.

Description du projet

Afin d’attester des modifications liées aux processus naturels opérant à des endroits précis dans l’aire protégée, un monitoring photographique est réalisé. Ces sites comprennent un certain nombre de bordures de chemins, d’anciennes pistes forestières, de plans d’eau, de frênaies humides, de vieux peuplements forestiers et de sites où le castor d’Europe est présent.

Principaux résultats

La largeur des chemins n’est pas impactée par la végétation après 2 ans sans fauche, quel que soit le revêtement.

Les photos de certains layons démontrent que les utilisateurs semblent encore les emprunter, malgré leur fermeture en 2021 par la Ville de Lausanne. Cependant, la végétation reprend petit à petit ses droits. Peu de différence est à noter du côté des vieux peuplements ou des frênaies humides, ils restent stables à ce jour. Finalement, les plans d’eau s’embroussaillent peu à peu, ce qui est à attendre dans un contexte de libre évolution des processus naturels.

Période de relevé

Juin 2023, chaque année

Partenaire

Equipe du Parc naturel du Jorat

Objectifs

Surveiller les quantités de Bostryche typographe et leur période d’activité au sein du Parc naturel du Jorat.

Description du projet

Un concept de surveillance est mis en place dans le Parc naturel du Jorat et dans une zone pare-feu de 500 m autour de l’aire protégée (seuil de dispersion du scolyte). Les pièges à phéromones permettent de connaître les périodes de vol de l’insecte et ainsi cibler les recherches de foyers dans les forêts exploitées adjacentes à l’aire protégée. Ces renseignements sont précieux pour le corps forestier et permettent de renforcer les connaissances sur le cycle de vie du Bostryche typographe dans le Jorat.

Principaux résultats

La situation dans les forêts lausannoises du Jorat reste stable. Le suivi des pièges à phéromones présents dans le périmètre du Parc naturel et sa périphérie (3 dans l’aire protégée, 2 dans la zone pare-feu, correspondant au périmètre d’action contre ce scolyte) a notamment montré qu’un seul site est passé du seuil tolérable à critique en 2023 et se situait au cœur de l’aire protégée, à plus de 500 m des forêts exploitées environnantes. Ce foyer ne représente donc pas de danger pour ces dernières au vu de cette distance, valeur seuil de déplacement du Bostryche typographe.

Période de relevé

Avril-octobre 2023, chaque année

Partenaires

  • Equipe du Parc naturel du Jorat
  • Unité Forêts du Service des Parcs et Domaines de la Ville de Lausanne
  • Inspection cantonale des forêts (DGE-FORET)

Le Parc naturel et l’UNIL s’engagent à soutenir et à développer les activités de recherche, d’enseignement et de diffusion scientifique en créant un pont commun.